Otto von Bismarck (Français)

Premières années

Bismarck est né à Schönhausen, dans le royaume de Prusse. Son père, Ferdinand von Bismarck-Schönhausen, était un écuyer Junker descendant dune famille souabe qui sétait finalement installée en tant que propriétaire de domaine en Poméranie. Ferdinand était un membre typique de lélite foncière prussienne. La situation économique de la famille était modeste – les compétences agricoles de Ferdinand étant peut-être inférieures à la moyenne – et Bismarck ne devait pas connaître la vraie richesse tant que les récompenses n’auraient pas coulé après l’unification allemande. Sa mère, Wilhelmine Mencken, venait dune famille bourgeoise instruite qui avait produit un certain nombre de hauts fonctionnaires et duniversitaires. Elle avait été mariée à Ferdinand von Bismarck à lâge de 16 ans et avait trouvé la vie provinciale confinée. Lorsque son fils Otto avait sept ans, elle linscrivit à lInstitut progressiste Plamann de Berlin et déménagea dans la capitale pour être près de lui. Le jeune Bismarck en voulait à échanger une vie facile à la campagne contre une vie plus circonscrite dans une grande ville, où, à l’école, il était opposé aux fils des familles les mieux éduquées de Berlin. Il a passé cinq ans à lécole et est allé au gymnase Frederick William pendant trois ans. Il passa son examen d’entrée à l’université (Abitur) en 1832.

Avec l’encouragement de sa mère, il entreprit des études de droit à l’Université de Göttingen dans le royaume de Hanovre. De toute évidence, Bismarck était un étudiant médiocre qui passait une grande partie de son temps à boire avec ses camarades dans une fraternité aristocratique. Après un bref passage à luniversité de Berlin, il entre dans la fonction publique prussienne, où il est en proie à lennui et à une incapacité à adhérer aux principes hiérarchiques de la bureaucratie. La mort de sa mère en 1839 lui a donné l’occasion de démissionner pour venir en aide à son père, qui éprouvait des difficultés financières dans la gestion de son domaine. De 1839 à 1847, Bismarck vécut la vie ordinaire dun écuyer de campagne prussien. Par la suite, il a romancé ces années sur la terre et sest demandé pourquoi il avait abandonné une existence idyllique pour les insécurités dune vie politique. Cette nostalgie fréquemment exprimée était peut-être plus une apparence que la réalité.

Pendant cette période, il rencontra et épousa Johanna von Puttkamer, la fille dune famille aristocratique conservatrice réputée pour son piétisme dévot. En faisant la cour à Johanna, Bismarck a connu une conversion religieuse qui devait lui donner force intérieure et sécurité. Un critique ultérieur a été de remarquer que Bismarck croyait en un Dieu qui était invariablement daccord avec lui sur toutes les questions. Il ne fait aucun doute que le mariage était très heureux. En fait, les derniers mots de Bismarck avant de mourir en 1898 ont exprimé le souhait de revoir Johanna, décédée quelques années plus tôt.

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Sa politique des années 1840 ne différait pas sensiblement de celle dun écuyer de campagne typique. Si quoi que ce soit, sa politique était plus conservatrice. Il croyait en un état chrétien qui a finalement reçu sa sanction de la divinité. Lordre social et politique existant devait être défendu afin déviter un chaos hobbesien de tous contre tous. Compte tenu de ses vues, Bismarck a été accueilli comme membre du cercle conservateur religieux autour des frères von Gerlach, qui étaient de fervents défenseurs du domaine noble contre les empiétements de la centralisation bureaucratique. Bismarck navait que sarcasme pour les libéraux aristocratiques qui considéraient lAngleterre comme un modèle pour la Prusse. En 1847, il assiste à la Diète unie prussienne, où ses discours contre lémancipation juive et le libéralisme contemporain lui valent la réputation dun conservateur de larrière-pays, déconnecté des forces dynamiques de son époque.

La réponse de Bismarck au libéral révolution qui a balayé lEurope en 1848 a confirmé son image de réactionnaire. Il s’est opposé à toute concession aux libéraux et a exprimé son mépris pour la volonté du roi de négocier avec les révolutionnaires. Il envisagea même de faire marcher ses paysans à Berlin pour libérer Frédéric-Guillaume IV de linfluence néfaste des rebelles. Avec d’autres conservateurs, dont Ernst Ludwig von Gerlach, il a commencé à contribuer au journal Kreuzzeitung (1848) en tant qu’organe de sentiment antirévolutionnaire.

Pour le rôle futur de Bismarck, il est important de comprendre son analyse de la révolution. Il a identifié les forces du changement comme étant confinées uniquement à la classe moyenne éduquée et possédée. La grande majorité des Prussiens, cependant, étaient des paysans et des artisans qui, selon Bismarck, étaient des monarchistes loyaux. La tâche des forces de lordre était de confirmer la fidélité de ces deux groupes au moyen de concessions matérielles. Les politiques économiques des radicaux de la classe moyenne urbaine étaient enracinées dans le pur intérêt personnel, a-t-il soutenu.Les radicaux stimuleraient la croissance industrielle aux dépens de la classe moyenne inférieure et de la population agricole. En fin de compte, même la classe moyenne elle-même pourrait être conquise par des concessions tactiques et des succès en politique étrangère. Cette pensée stratégique et opportuniste a éloigné Bismarck des conservateurs idéologiques, qui étaient mariés aux concepts traditionnels dautorité. Sa vision dun État manipulateur qui a soutenu son pouvoir en récompensant les groupes obéissants est restée avec lui tout au long de sa carrière politique.

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