Huguenot (Français)

Huguenot, lun des protestants en France aux XVIe et XVIIe siècles, dont beaucoup ont subi de graves persécutions pour leur foi. Lorigine du nom est incertaine, mais il semble provenir du mot aignos, dérivé de lallemand Eidgenossen (confédérés liés par serment), qui décrivait, entre 1520 et 1524, les patriotes de Genève hostiles au duc de Savoie. Lorthographe huguenote peut avoir été influencée par le nom personnel Hugues, « Hugh »; un chef du mouvement genevois était un Besançon Hugues (mort en 1532).

Massacre de la Saint-Barthélemy

Huguenots français en deuil après le massacre de Saint-Barthélemy « s Journée (24-25 août 1572), au cours de laquelle des milliers de huguenots ont été tués par les forces catholiques françaises.

Hulton Archive / Getty Images

Après le début de la Réforme protestante en Allemagne (1517), le mouvement de réforme se répandit rapidement en France, en particulier dans les régions qui avaient souffert de la dépression économique et parmi ceux qui avaient des griefs contre lordre établi du gouvernement. Cependant, les protestants connurent bientôt la persécution et le premier martyr français, Jean Vallière, fut brûlé sur le bûcher à Paris en août 1523. Malgré la persécution, cependant, le mouvement progressa; mais mais elle redoubla après l «Affaire des pancartes» (octobre 1534), lorsque des affiches attaquant la messe furent trouvées sur les murs de Paris et même sur la porte de la chambre du roi François Ier à Amboise. Par la suite, le nombre de réfugiés protestants victimes de persécutions a augmenté. Beaucoup se sont rendus à Strasbourg (Strasbourg), alors ville libre du Saint Empire romain germanique, où Martin Bucer avait organisé une église réformée. Le plus célèbre de ces exilés était Jean Calvin, parti pour Bâle à lautomne 1534. À Bâle, il aurait écrit ses Instituts de religion chrétienne, précédés dune lettre à François Ier plaidant la cause des réformateurs. En France. En 1538, Calvin visita Strasbourg à l’invitation de Bucer et y organisa la communauté française. La première communauté huguenote du territoire français, celle de Meaux, fut fondée en 1546 sur le modèle de la communauté de Strassburg. Léglise huguenote de Paris a été fondée vers 1555, et malgré la persécution, les réformateurs ont augmenté en nombre.

Enfin, léglise protestante de Paris a été chargée de convoquer le premier synode, auquel ont assisté 72 députés représentant tous les provinces du royaume (mai 1559). Les députés rédigèrent une confession de foi, fortement influencée par les idées de Jean Calvin; ainsi les protestants français sont devenus une église réformée plutôt que luthérienne. Le synode de 1559 marqua également le début dun remarquable accroissement quantitatif du mouvement réformiste. Lors de ce synode, 15 églises étaient représentées; deux ans plus tard, en 1561, le nombre était de 2 150 – une augmentation qui porta la lutte dans larène de la politique nationale.

Le complot dAmboise, formé par des huguenots dans le but denlever le jeune roi François II (mars 1560), entraîne la mort de tous les comploteurs à lexception de Louis Ier de Bourbon, prince de Condé. Mais les réformateurs étaient devenus si puissants que Gaspard de Coligny, leur chef le plus célèbre, protesta en leur nom à lassemblée des notables de Fontainebleau (août 1560) contre toute violation de la liberté de conscience. La tentative de paix a échoué. Après quun certain nombre de huguenots rassemblés pour le culte dans une grange à Vassy aient été massacrés par des soldats de la famille catholique romaine Guise, Condé a déclaré quil ny avait despoir que dans Dieu et les armes. A Orléans, le 12 avril 1562, les dirigeants huguenots signèrent le manifeste dans lequel ils déclaraient quen tant que sujets loyaux, ils étaient poussés à prendre les armes pour la liberté de conscience au nom des saints persécutés.

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Ainsi commença une période de confusion et de violence en France, connue sous le nom de guerres de religion, qui dura jusquà presque la fin du siècle. Un incident célèbre de cette période a été le massacre de la Saint-Barthélemy. Dans la nuit du 24 au 25 août 1572, après un concile auquel étaient présents la reine mère Catherine de Médicis, le roi Charles IX, le duc dAnjou (plus tard Henri III) et les Guises, il y eut un massacre en que Coligny et presque tous les principaux huguenots de Paris furent tués. Le massacre de Paris a été répété dans toute la France et les protestants ont été tués par milliers. Les survivants protestants résolurent une résistance désespérée et un parti politique huguenot fut formé à Milhaud, près de Nîmes, en 1573. Philippe de Mornay, dit Duplessis-Mornay, était particulièrement important.Les huguenots espéraient dabord que la couronne de France passerait à un huguenot; lorsque cela devenait manifestement impossible, ils se sont battus pour la pleine liberté religieuse et civile au sein de lÉtat.

François Dubois: Le massacre de la Saint-Barthélemy

Le massacre de la Saint-Barthélemy, huile sur bois par François Dubois, 1572-1584; au Musée Cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, Suisse.

Avec laimable autorisation du Musée Cantonal des Beaux-Arts, Lausanne; photographie, André Held

La guerre a repris après le massacre de la Saint-Barthélemy et sest poursuivie, avec des intermittences de courte durée , pendant tout le règne de limpopulaire Henri III, qui succéda à Charles IX en 1574. Les hésitations dHenri encouragèrent la formation de la puissante Sainte Ligue contre les Huguenots; et, après lassassinat dHenri III en 1589, son successeur, lhéritier protestant Henri IV, ne put pacifier le royaume quen adjugeant le protestantisme (juillet 1593), en acceptant le catholicisme et en privant ainsi la Ligue de son prétexte pour lui résister. Les huguenots, après 40 ans de conflits, obtinrent par leur constance la promulgation par Henri IV de lédit de Nantes (avril 1598), la charte de leur liberté religieuse et politique.

Les guerres civiles se reproduisirent cependant dans les années 1620. sous le roi Louis XIII. Finalement, les Huguenots furent vaincus et la Paix dAlès fut signée le 28 juin 1629, par laquelle les Huguenots furent autorisés à conserver leur liberté de conscience mais perdirent tous leurs avantages militaires. Nétant plus une entité politique, les huguenots sont devenus des sujets fidèles du roi. Leurs droits restants en vertu de lédit de Nantes ont été confirmés par une déclaration royale en 1643 au nom du roi enfant, Louis XIV.

Le clergé catholique français, cependant, ne pouvait pas accepter les huguenots et a travaillé à priver de leurs droits. Le harcèlement général et la conversion forcée de milliers de protestants étaient endémiques pendant de nombreuses années. Enfin, le 18 octobre 1685, Louis XIV prononce la révocation de lédit de Nantes. En conséquence, au cours des prochaines années, la France a perdu plus de 400 000 de ses habitants protestants. Beaucoup ont émigré en Angleterre, en Prusse, aux Pays-Bas et en Amérique et sont devenus des citoyens très utiles de leurs pays dadoption. Beaucoup étaient des citadins dans le commerce et lindustrie, et leur absence nuirait à la France dans la prochaine révolution industrielle.

Dans la première partie du 18e siècle, les huguenots semblaient finalement éliminés. En 1715, Louis XIV annonça quil avait mis fin à tout exercice de la religion protestante en France. Cette même année, cependant, une assemblée de protestants tient une conférence à Nîmes consacrée à la restauration de léglise protestante. Bien que très réduit en nombre, le protestantisme persiste en France.

La persécution des huguenots est relancée de 1745 à 1754, mais lopinion publique française commence à se retourner contre les persécutions. Malgré lopposition farouche du clergé catholique romain, un édit de 1787 rétablit en partie les droits civils des huguenots. En novembre 1789, avec la naissance de la Révolution française, lAssemblée nationale a affirmé la liberté de religion et a accordé aux protestants ladmission à toutes les charges et professions. Voir aussi Église réformée de France.

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