Autorité internalisée et prison de lesprit: le panoptique de Bentham et Foucault
Jeremy Bentham, philosophe et théoricien social anglais au milieu des années 1700, a inventé un mécanisme de contrôle qui deviendrait un symbole complet de lautorité et de la discipline modernes dans le monde occidental: un système pénitentiaire appelé Panopticon.
Le principe de base de la conception, que Bentham a achevé pour la première fois en 1785, était de surveiller le nombre maximum de prisonniers avec le moins de gardes possible et autres frais de sécurité. Laménagement (illustré ci-dessous) consiste en une tour centrale pour les gardes, entourée dun bâtiment en forme danneau de cellules de prison.
Le bâtiment avec les prisonniers na quune seule cellule dépaisseur, et chaque cellule a un côté ouvert faisant face au tour centrale. Ce côté ouvert est surmonté de barreaux, mais il est par ailleurs entièrement exposé à la tour. Les gardes peuvent ainsi voir lintégralité de nimporte quelle cellule y temps, et les prisonniers sont toujours vulnérables et visibles. À linverse, la tour est suffisamment éloignée des cellules et possède des fenêtres suffisamment petites pour que les prisonniers ne puissent pas voir les gardes à lintérieur.
Leffet sociologique est que les détenus sont conscients de la présence de lautorité à tout moment, même sils ne savent jamais exactement quand ils sont observés. Lautorité passe dune entité physique limitée à une omniscience intériorisée – les prisonniers se disciplinent simplement parce que quelquun pourrait les regarder, éliminant ainsi le besoin de plus de puissance physique pour accomplir la même tâche. Seuls quelques gardiens sont capables de maintenir ainsi un très grand nombre de prisonniers. On peut dire quil ny aurait même pas besoin de gardes dans la tour.
En 1813, le Parlement accorda à Bentham 23 000 livres pour construire la toute première prison panoptique. Ce panoptique à New Dehli fut achevé en 1817 et fonctionne toujours comme une prison à ce jour (Wikipedia: Panopticon).
Michel Foucault, un intellectuel et critique français, a élargi lidée du panoptique en un symbole de contrôle social qui sétend dans la vie quotidienne pour tous les citoyens, pas seulement ceux du système carcéral (Foucault 1970). Il soutient que les citoyens sociaux intériorisent toujours lautorité, qui est une source de pouvoir pour les normes et les institutions en vigueur. Un conducteur, par exemple, peut sarrêter au feu rouge même quand il ny a pas dautres voitures ou policiers présents. Même sil ny a pas nécessairement de répercussions, la police est une autorité internalisée – les gens ont tendance à obéir aux lois parce que ces règles simposent eux-mêmes.
Cest une idée compliquée, à savoir parce que le processus en entraîne un haut degré dintuition sociale; le sujet doit être capable de se situer au sein dun réseau dattentes collectives. Le point crucial est que le rôle spécifique du sujet au sein du réseau est incorporé comme une partie du corps et de lesprit, ce qui se manifeste alors par lautodiscipline.
Au cours de mon projet, je soutiendrai que le miroir permet aux gens de projeter de manière très réaliste leurs images corporelles dans un espace visible et objectif. Cela se traduit par un contrôle plus complet des images corporelles, et ce contrôle se traduit par une autodiscipline selon un certain nombre de normes corporelles et de mythes. miroir pour aider à affecter leur corps en relation avec les définitions sociales de la beauté, de lhygiène, de la productivité, de lalimentation / consommation, du dégoût et de situer inévitablement leur corps au sein dune multitude didentités différentes qui interagissent avec ces constructions.
A miroir est un outil puissant que les personnes socialisées utilisent pour surveiller leur corps par rapport à un réseau dimages et de signes corporels (les citoyens sont au réseau social comme les prisonniers le sont au panoptique). Plutôt quune loi légale comme sarrêter à re d lumières, les règles impliquées dans lauto-surveillance avec les miroirs impliquent létiquette sociale et les normes esthétiques.
Ce projet est divisé en deux sections principales. La première section explorera lhistoire de la production de miroirs et ses implications pour lautocontrôle dans le contexte dun cadre socio-psychologique. La deuxième partie est consacrée à plusieurs formes spécifiques de rhétorique sociale qui informent nos images corporelles et leurs façons de les construire.
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